COP26 : Les signaux qui trahissent l’impact climatique en Polynésie

 

196 Pays et organisations se réunissent pour la 26e conférence annuelle de l’ONU sur le climat à Glascow, en Écosse.

En Polynésie, entre les risques de cyclones plus puissants et les vagues de chaleur qui se font plus fréquentes, l’impératif est de revenir à un mode de vie plus proche des traditions.

Canicules, sécheresses, feux de forêts, inondations et pluies diluviennes : l’océan se réchauffe, la planète brûle. Le point de non-retour est tel que même la COP26 ne pourra pas l’éviter, si ce n’est limiter le réchauffement à 1,5°C d’ici 2050. Un seuil qui pourrait être atteint dès 2030 selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Son dernier rapport fait d’ailleurs froid dans le dos : peu importe les scénarios, la température globale continuera d’augmenter.

Comme l’explique Sébastien Hugony, météorologue à Météo-France Polynésie :

Si les données ne permettent pas encore d’estimer l’impact sur le fenua, certaines tendances observées ces dernières années retiennent l’attention des spécialistes. “On a une augmentation de l’ordre de 2°C des températures minimales sur l’archipel de la Société et de l’ordre de 1°C pour les températures maximales”, et cette tendance à la hausse sur les 60 dernières années se remarque aussi sur les autres archipels de la Polynésie à un degré moindre si je puis dire”.

“On constate également depuis les années 80 une augmentation de vagues de chaleur sur la Polynésie et en particulier sur la Société”, ajoute le météorologue. “Pour la montée des eaux, on mesure grâce au marégraphe qui est sur Papeete et à Mangareva aux Gambier, une augmentation moyenne de 2mm par an du niveau de la mer, ce qui fait sur 10 ans une augmentation de 2cm et cette augmentation est régulière”.

Principal puit de carbone de la planète, l’océan devrait être un enjeu central de cette 26e conférence. Car plus il absorbe l’énergie provoquée par les humains, moins il est efficace. Les scientifiques estiment qu’un réchauffement moyen de 2% entrainerait la disparition de 99% des coraux et par conséquent, de la vie marine.

Pour les associations de protection de l’environnement, l’heure est grave. Le plan climat-énergie 2015-2020 prévoyait la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES) de 6,5% en 2020. Pari manqué. En 2019, elles avaient augmenté de 7%.

Principaux postes d’émissions de gaz à effet de serre au fenua : le transport et l’industrie/tertiaire.

Si le nouveau plan-climat 2021-2030 vise l’objectif ambitieux de réduire de 50% des émissions d’ici 2030, pour Jason Man Sang, vice-président de la Fape, “il faut travailler sur ces grands axes-là : mettre en place des transports en commun efficaces, faire en sorte qu’il y ait moins de voitures, moins d’avions qui passent donc ça demande aussi une remise en question sur le tourisme. Pour l’énergie aussi, il faut se convertir à de l’énergie renouvelable un maximum. Et surtout sur l’important, c’est pour cela que dans le milieu militant, on parle beaucoup d’autonomie alimentaire et juste de se retrouver sur notre artisanat, nos fa’a’apu, pour pouvoir être auto-suffisants et presque libres de cette importation. À ce moment-là, on pourra réduire nos émissions drastiquement”.

Publié le 04/11/2021

 Pour aller plus loin : https://www.un.org/fr/climatechange/cop26

 

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